Au nord d’Eriador, au-delà du mont Gundabad, vit un peuple d’Hommes amers et mal intentionnés, jouissant d’une civilisation avancée car ils ont maîtrisé les arts de la pierre et de l’acier. Ils usèrent de leurs connaissances pour élever de grandes forteresses de pierre noire, et dans leurs halls à colonnes se rassemblèrent des armées cuirassées de plaques et de mailles. Leur lieu d’origine avait été oublié, peut-être à dessein. Étaient-ils des Númenoréens Noirs? Des hommes moindres ayant échappé aux conflits anciens? Des fugitifs issus de plusieurs cultures? Ces hommes établirent leurs foyers contre les Monts Brumeux, ces pics désolés qui se dressent au milieu du continent, et de là devinrent une menace constante pour leurs voisins de par leurs attaques et leurs pillages incessants, motivés par l’amour de la guerre plus qu’autre chose. Les Nains du nord des Monts Brumeux et les hommes d’Arnor vécurent sous la menace de leurs assauts pendant plusieurs milliers d'années. Les hommes de Carn Dûm, qui malgré leur talent et leur organisation n’avaient jamais été plus que des brigands, devinrent les instruments du plus grand mal à avoir jamais accablé cette terre. Ils servaient le Roi-Sorcier, le maître des nazgûls et celui-ci avait toujours préferait ces combattants humains aux orques. En 3021 du Troisième Âge, les hommes de Carn-Dûm sont dirigés par Orodreth Nénharma, qui est également l'Intendant du royaume d'Angmar en l'absence du Roi-Sorcier...
Le jour se lève dans les Monts Brumeux, mais à l'intérieur de la Cité Noire, cela n'a guère d'importance. Les salles de pierre souterraines de Carn-Dûm avaient toujours été éclairées à la torche car la lumière du jour n'atteint pas les salles secrètes de la forteresse, bien loin dans la montagne. Dans l'une de ces salles, dans un grand foyer, brûlé un bon feu qui répandait sa chaleur dans la pièce. Dans l'ombre, sur un lit, un humain se leva brusquement. L'homme aux cheveux couleur de nuit s'assit sur le bord de son lit, posant ses pieds sur les dalles de pierre noire que même le feu ne parvenait pas à réchauffer. Orodreth Nénharma, seigneur de Carn-Dûm et intendant de l'Angmar venait de faire un rêve étrange. Il lui avait semblé voir un oeil de feu puis un personnage d'une terrible beauté. Avait-il rêvé du Nécromancien, son maître, que l'on appelait plus couramment Sauron ? Ou était-ce lui qui lui avait envoyé un message par l'intermédiaire de son sommeil. Il s'habilla, n'ayant pas le temps de s'attarder sur ses visions nocturne, et revêtit une cotte de maille par-dessus ses vêtements puis une armure en plaque noire, fabriquée par les meilleurs forgerons recensés parmi les hommes : ceux de Carn-Dûm. Il accrocha son fourreau à sa ceinture, également noire, et dans celui-ci, rangea sa lame elfique aux runes étranges. Il éteignit le feu, sachant qu'il ne goûterait plus à une quelconque chaleur avant la nuit prochaine, voir plus, et s'apprêta à sortir de la pièce à présent plongée dans l'obscurité lorsqu'il crut entendre un murmure. Il se retourna et trouva pourtant sa chambre vide. Intrigué, il quitta la pièce et se dirigea vers le hall. Sur son passage, il vit plusieurs hommes dans les similaires armures noires, bien que moins belles, se diriger vers l'entrée. On lui laissa le passage libre puis il fini par arriver au lieu dit. Plusieurs centaines d'hommes de son peuple étaient rassemblés en rang, attendant les ordres. Il se plaça face à l'armée puis resta parfaitement immobile, attendant que tout le monde soit là. Les siens avaient beau être plus de mille, il ne commença pas à parler avant que le dernier arrive, devinant leur nombre grâce à son intelligence héritée de ses ancêtres du Numénor. Il se mit à faire les cent pas devant ses hommes, les mains dans le dos, observant la réaction des siens. Le silence s'installa, puis se prolongea jusqu'à devenir gênant pour les hommes, qui gardait une allure noble pour faire bonne figure. Orodreth était plus grand de quelques centimètres que la plupart d'eux et son visage parfait, tel celui d'un elfe, aux yeux argentés d'un froid glaciale lui donnaient un charisme certain, mais toute admiration devenait du respect lorsque l'on servait sous ses ordres rien qu'une fois. Il s'arrêta soudain au centre de la salle et sourit à ses hommes, qui savaient qu'ils n'avaient pas intérêt à lui rendre ce sourire qui n'avait rien d'amical. Ce sourire cruel ne signifiait qu'une seule chose...
"- Nous partons tuer des humains !"
Quelques mots avaient suffit à faire monter un tumulte digne d'une bataille, les soldats de Carn-Dûm criant leur envie d'en finir avec l'Arnor. Orodreth ne leur laissa pas le temps de dégénérer et leva les deux bras, faisant retomber tous ses hommes dans le silence en un instant. Son sourire avait disparu et il désigna certains d'entre eux. Il y avait à présent deux groupes, l'un était composé de 200 soldats de Carn-Dûm, de 100 archers et de 50 cavaliers tandis que le reste de ses hommes restaient au centre. Il ordonna au petit groupe de l'attendre à l'extérieur de la forteresse noire et au gros de ses troupes de garder la forteresse. Leur déception était palpable et Orodreth n'en avait que faire, car leur tour viendrait bien assez tôt. Il sortit dans le matin glacé des Monts Brumeux, ne pouvant voir que les pics les plus élevés, la vallée à ses pieds étant plongée dans le brouillard. Il ordonna à ses hommes de le suivre et ils partirent sur un sentier en pente, en direction de l'Ouest...