La formation avança sans aucune interruption jusqu'à la frontière Sud-Ouest de ce qui fut le Rhudaur, une partie de l'ancien Arnor que les prédécesseurs d'Orodreth avaient ravagés avant sa venue et en avaient fait un avant-poste et un point de ralliement pour les créatures de l'Angmar envoyaient par le Roi-Sorcier, il y a longtemps, pour massacrer le peuple de l'Arthedain et du Cardolan. Mais le sombre seigneur d'Angmar était depuis déjà longtemps occupé à d'autres affaires, à l'Est et la direction d'Angmar revenait aux rois de Carn-Dûm, qui devait s'occuper de son royaume. De nombreuses fois tous ces hommes avaient traversé ce petit chemin à travers les plaines escarpés et les crevasses traîtres et ils goûtaient déjà aux cris apeurés des paysans dont ils brûleraient les maisons après les avoir éventrés et avoir pillé leur habitation. Tel était la façon dont cela se passait à chaque fois et les hommes de Carn-Dûm ne voyait pas pourquoi ça changerait. Rôdeurs ou pas, l'Arnor avait toujours craint ces hommes en armure noire dont la solidité à toute épreuve leur donnait un aspect démoniaque et les trolls à l'intelligence étrange qui les accompagnaient. Dans le temps, ils avaient encore plus peur d'eux car le maître des nazgûls faisait déferler les esprits mauvais depuis les sombres monts d'Angmar sur leurs terres pour les glacer d'effroi en attendant la mort qu'ils recevaient par ces mêmes soldats, ceux de Carn-Dûm, une époque depuis longtemps révolue que les descendants de Numénor ne regrettaient pas. Enfin, la troupe franchit une tour en ruine symbolisant la frontière et Orodreth ordonna à ses hommes de prendre le pas de course, sortant leurs épées et leurs boucliers mais faisant le moins de bruit possible dans cette fraîche matinée d'été où ils comptaient bien surprendre dans leurs lits plus d'un pauvre homme de l'Arnor. Effectivement, en moins d'une heure, un premier village fut pillé et brûlé et les trois quarts de la population furent massacrés, qu'ils soient hommes, femmes ou enfant, bien que certaines femmes furent gardées, considérées comme étant du "butin". Le massacre se poursuivit dans un deuxième village par le même procédé, mais le combat fut un petit peu plus dur et donc plus intéressant car les gardes étaient réveillés. Cependant, le seigneur Orodreth ne s'attendait pas à rencontrer autant de facilité partout car les rescapés venaient surement de prévenir la garnison de la plus proche ville, qui ne tardera pas à agir...